L’éducation à la sexualité, une clé pour un développement harmonieux :
Outils sur le développement psychosexuel et affectif des enfants
*Pour du support urgent : trouver rapidement de l’aide ou des ressources
Le développement psychosexuel des tout-petits :
Le développement de la sexualité, tout comme celui de l’affectivité, est un processus de maturation qui commence dès le plus jeune âge. À vrai dire, dès le ventre de notre mère nous sommes en contact, en train d’intégrer le toucher, le réconfort, l’attachement émotionnel. Tous ces éléments se rattachent à notre sexualité et en font partie intégrante. Pour bien comprendre ce texte, il est d’abord important de situer le sens du mot « sexualité » dans son juste contexte. Le développement psychosexuel fait parti du développement global de l’être humain. Notre sexualité se développe d’abord à travers l’axe identitaire (qui suis-je?), affectif (attachement) et notre estime de nous-même. La sexualité dans la petite enfance, comparée à celle d’un adulte mature, ne se rattache bien évidemment pas à des gestes et des actes sexuels connotés érotiquement.
Les étapes générales et universelles du développement psychosexuel sont les suivantes :
0-3 ans :
- Le tout-petit explore majoritairement par le toucher et les sensations (bouche, main, peau, affection physique, câlins, bisous)
- Au fur et à mesure qu’il grandit le bébé intègre qu’il est une personne à part entière, séparé de sa maman.
- Tout-petit, la découverte et parfois la curiosité de toutes les parties du corps, incluant les organes génitaux, se manifeste.
- Contrôle des sphincters et apprentissage de la propreté
- Plusieurs petits enfants aiment être nus. Éventuellement, ils toucheront leurs camarades ou vous-même par curiosité. C’est à cet âge qu’il faut développer chez lui son sens des limites interpersonnelles et le vocabulaire rattaché aux parties du corps. Ces gestes ne sont pas connotés sexuellement, mais résultent d’une simple curiosité.
Pour plus de détails, consultez la rubrique dans Naître et grandir
- 4-5 ans :
- Conscience de s’il est une fille ou un garçon et attachement à des figures/modèles auquel il peut s’identifier. L’enfant remarque les différences physiques entre les sexes.
– Il n’est pas nécessairement conscient qu’il gardera le même genre toute sa vie. Le petit garçon peut par exemple penser que quand il sera grand il se transformera en fille « comme maman ». C’est tout à fait normal. On appelle cela l’acquisition progressive de la permanence du genre. - Questions sur « comment on fait les bébés », curiosité sur les fonctions sexuelles à son échelle. C’est l’âge du pourquoi qui commence.
- Parfois l’enfant découvre qu’il peut éprouver un certain plaisir ou un certain réconfort en touchant ses parties génitales. Cette découverte est normale et doit simplement être cadrée en nommant l’importance de l’intimité pour soi-même, la notion d’espace privé et des parties intimes.
6-8 ans :
- Grande période de socialisation
- Découverte et exploration des parties de son corps
- Plus grand besoin d’intimité. Par exemple, un enfant voudra se changer sans qu’on le voit ou voudra se laver par lui-même. Tout cela est lié au développement de l’autonomie.
- Grande période de questionnement sur tout, incluant sur la sexualité (ex. Comment arrivent les bébés? Pourquoi j’ai un pénis ou une vulve? C’est quoi faire l’amour?)
8-10 ans :
- La différence entre les filles et les garçons est une préoccupation plus marquée. Par exemple, votre enfant voudra faire des « activités de garçons ou de filles ». Il est sensible aux stéréotypes de genre et aura d’ailleurs parfois une certaine raideur à faire des « trucs de filles » s’il est un garçon et inversement. Cela est corrélé au processus de l’intégration des règles et de la morale (ce qui est bien ou est mal, je peux ou ne peux pas, etc.).
- Parfois, c’est déjà le début de la puberté pour certains (développement des seins, poils, poussées de croissance, etc.)
- Plus grand besoin de pudeur et d’intimité.
- Besoin d’avoir des amis de son genre/sexe.
10-12 ans :
- Début marqué de la puberté (sur le plan physique, psychologique, affectif)
- Le jeune peut ressentir un embarras envers les sujets de la sexualité abordé avec les adultes ou ses parents.
- Influencé par les stéréotypes de genre et par la « normalité »
- Éveil amoureux. Parfois éveil érotique au niveau de l’imaginaire (mais pas des actes) (découverte de la masturbation, sensation d’excitation sexuelle, rêves érotiques, etc.)
Pour plus de détails, consultez ce guide de Santé Montréal
Faut-il s’inquiéter : comportements sexuels sains ou problématiques?
Si certaines questions peuvent vous embarrasser, car vous n’étiez pas nécessairement préparé à répondre à ces grands questionnements sur les comment de la vie, ou si certains gestes de votre enfant peuvent vous étonner, il n’y a généralement pas lieu de s’alerter.
Ceci étant dit, il peut tout de même arriver que certains comportements ou paroles nous semblent « anormales » en regard du stade de développement général et psychosexuel de notre enfant. Par exemple, si votre enfant imite des gestes connotés sexuellement de manière répétitive en public ou sur les autres, s’il vous pose des questions avec des mots qui vous semblent trop « adultes » pour son âge, il peut être bien de rester aux aguets. Cela peut être le signe que l’enfant a besoin de trouver un cadre ou aurait été exposé à quelque chose qui n’était pas adapté à son développement et qui l’a choqué ou perturbé. Se renseigner sur les comportements sains ou problématiques chez les tout-petits et les enfants, peut être un outil précieux.
Quels sont les comportements sexuels sains ou problématiques chez les enfants?
Prévenir les violences sexuelles chez les tout-petits et les enfants
Parfois, un comportement sexuel problématique peut être un indice de violences ou d’agressions sexuelles. Tout comme il peut y avoir eu des violences sexuelles sans qu’aucun symptômes ne soient perceptibles. Soyez accueillants avec votre enfant, ne le confrontez pas ou n’infirmez pas ses propos s’il vous dévoile quelque chose, même si vous êtes sous le choc. Laissez-le parler. S’il répète des gestes problématiques, tentez de comprendre pourquoi il a ces gestes et offrez lui l’espace pour exprimer la situation à sa manière d’enfant. Si vous avez des inquiétudes sur son intégrité physique et psychologique, vous pouvez vous adresser à un professionnel de la santé ou de la santé mentale qui pourra prendre le temps d’évaluer la situation et de vous pister vers les bonnes ressources. Dans tous les cas, ne punissez pas l’enfant, car cela pourrait empirer la situation et lui faire développer une culpabilité quant à la sexualité. Expliquez-lui plutôt calmement pourquoi tel ou tel geste n’est pas approprié ou ne respecte pas son corps et celui des autres (ou son cœur ou ses limites).
Pour plus d’informations, vous pouvez consultez ces ressources :
Comment réagir en cas de dévoilement de violences sexuelles?
Il existe de nombreux outils pour sensibiliser les enfants et même les tout-petits à la violence sexuelle en s’adaptant à leur âge et à leur intérêt. Cela permet de la prévenir au maximum, par exemple en leur apprenant la notion d’intimité et de limites interpersonnelles, en leur expliquant la notion des bons et des mauvais secrets. Retrouvez-en quelques uns ici.
Pour de l’aide ou du support urgent : trouver rapidement de l’aide ou des ressources
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