La gratitude : simple comme bonjour

 

Thanksgiving, c’est pour certaines familles des moments de retrouvailles et de copieux repas d’où l’on ressort presque en roulant. Mais, outre la traditionnelle dinde et les tartes à la citrouille, que nous apprend cette fête et plus encore ce geste de reconnaissance?

En français, Thanksgiving se dit Action de grâce, ce qui signifie manifester sa reconnaissance pour quelque chose ou simplement à l’égard de la vie. Si nous en avons fait une fête, un seul jour dans l’année, il n’en est pas moins que la reconnaissance, elle, devrait se pratiquer au quotidien 365 jours par an, tant ces vertus et bienfaits peuvent changer notre existence. Loin d’être une injonction, c’est un appel à vivre toujours plus épanoui que nous vous lançons !

Un geste à cultiver :

Être reconnaissant, remercier, est un art qui se cultive. Petit à petit, commenceront à se manifester les fruits de son action. Si nous sommes probablement habitués à dire merci au quotidien, parfois sincèrement, parfois par politesse, saisissons-nous réellement la portée qu’un « merci » peut avoir? Sur l’autre s’il sait l’accueillir. Sur soi s’il vient du cœur. Ainsi, la gratitude croît à mesure que nous la pratiquons dans notre quotidien. Comme une plante !

Remercier :

Le simple fait de remercier libère dans le corps des hormones, des mémoires, des souvenirs positifs qui s’attachent au système limbique, le siège des émotions dans le cerveau. Les neurosciences reconnaissent les effets bénéfiques de la gratitude sur le développement et la sociabilisation (Bulle de bonheur). En « pratiquant » la gratitude, nous nous sentons davantage connecté à ceux qui nous entourent, à notre milieu. Notamment, parce que, le fait de pratiquer la gratitude, nous décentre de nous-mêmes et offre donc cet espace à un plus grand sentiment de connexion.

Accueillir ce qui est là :

Spontanément, notre nature humaine fait que nos manques ou notre peur de manquer prennent davantage de place dans notre espace mental. Bien sûr, parfois avec raison lorsque nous nous trouvons dans des situations stressantes financièrement, matériellement, psychologiquement ou physiquement, il est difficile de défaire notre regard, de « défocusser » et d’arriver à voir ce qui va encore bien. Il n’est pas question ici de faire semblant ou de nier les émotions et situations dans lesquelles nous nous trouvons.  Vivre et se laisser éprouver de la gratitude ne signifie pas réussir à éloigner de son esprit toutes préoccupations, encore moins s’afficher d’un faux sourire ou d’une fausse joie. Mais l’exercice de la gratitude nous permet de prendre un peu de distance pour voir le paysage dans une vue d’ensemble plus large et cibler quelques éléments pour lesquels nous sommes reconnaissants, même celles qui nous apparaissent les plus simple et les plus évidentes.

Pour ressentir de la gratitude, deux composantes sont nécessaires selon le professeur de psychologie Robert Emmons. La première est la capacité à percevoir un bien reçu, matériel ou pas et l’effort qu’il en a coûté. Par exemple, un cadeau de la part de quelqu’un que j’aime, un coup de fil pour savoir comment je vais, la santé, de enfants heureux et qui grandissent au mieux.  La deuxième composante se rapporte à reconnaître que la source de ce bien est en dehors de nous qu’il s’agisse d’une entité, d’une personne ou de «la vie».

La contemplation :

Un excellent moyen d’aiguiser et de vivre des moments de gratitude est de s’offrir le temps de contempler certaines choses qui touchent notre sensibilité au beau et au bon. Par exemple, contempler un coucher de soleil, un instant complice entre notre enfant et son père ou sa grand-mère, regarder les oiseaux, admirer un paysage, s’esclaffer devant un film esthétiquement beau ou une œuvre musicale, littéraire, artistique. Toutes les situations sont possibles !

Reconnaître- Être reconnue :

Saviez-vous que le besoin de reconnaissance, même s’il a parfois mauvaise réputation est étiqueté comme égoïste, est bien loin d’être un caprice? Il s’agit en fait d’un besoin « vital ». La psychologue et psychothérapeute Catherine Tardella nous rappelle que le besoin d’être reconnu fait même partie de la pyramide des besoins essentiels de Maslow associé à l’estime de soi et au bien-être global. L’humain a besoin d’appartenir à une communauté, sinon il meurt. Plusieurs de nos interactions quotidiennes sont liées à la reconnaissance et appartiennent à l’une des catégories suivantes appelées Strokes par le psychologue Claude Steiner : donner, recevoir, demander, refuser, se donner.

 

 

 

Au quotidien :

Certaines papeteries proposent un journal de la gratitude à remplir au quotidien. Que vous ayez envie d’écrire ou non, l’exercice est simple et demande peu de matériel et de temps. Vous pourriez aussi le faire sous forme de bocal de la gratitude, en notant sur des petits bouts de papier, dans un cahier quelconque ou simplement en prenant quelques minutes pour y penser le soir, à partager avec son conjoint, ses enfants ou soi-même.

Les questions à se poser sont les suivantes :

  • Une chose que j’ai apprécié à travers ma journée (spécifique, comme un échange avec collègue, ou plus large, être en forme !)
  • De quoi suis-je reconnaissant quand je pense à ma famille, mon conjoint, mes amis, mes enfants ? (Par Sylvie Robidoux)
  • De quoi suis-je reconnaissant lorsque je pense à ma situation financière, mes engagements dans la vie, mes études ou mon travail. (Par Sylvie Robidoux)

Merci, d’être qui vous êtes ! 😊

Marie-Jeanne Fontaine, soutien familial du Centre d’appui familial

Références :

Robidoux, Sylvie. Les bienfaits de la gratitude. En tête UQTR. https://blogue.uqtr.ca/2022/01/27/les-bienfaits-de-la-gratitude/

Tardella, Catherine. Un besoin de reconnaissance. Blogue psychologique. https://ct-psy.com/un-besoin-de-reconnaissance/

Podcast Bulle de bonheur. J’adopte la gratitude. https://www.2minutesdebonheur.com/jadopte-la-gratitude/