Déculpabiliser

Nous avons à disposition beaucoup de professionnels vers qui nous tourner si nos enfants rencontrent des difficultés, quelles qu’elles soient. Mais lorsqu’il s’agit de l’alimentation, nous parents, avons tendance à nous mettre beaucoup de culpabilité, de honte, pensant que nous en sommes entièrement responsables. Ce phénomène est normal est présent dès la naissance de l’enfant, notamment avec les questionnements autour de l’allaitement. C’est ancré en nous, c’est même physiologique : dès lors que le moment du repas ne se passe pas bien, nous pouvons ressentir des signaux de stress dans notre corps.

Rappelons que l’alimentation est un des apprentissages les plus complexes pour les enfants puisque celle-ci sollicite tous ses sens, mais également la motricité fine – la mastication – l’autonomie – le respect des gouts de chacun – la politesse et l’hygiène – l’écoute des signaux de faim et de satiété en encourageant l’enfant à écouter et respecter les signaux que son corps lui envoie …

Ne perdez donc pas espoir si vos enfants ne mangent pas encore de tout. Rappelez-vous tout de même que toute exposition à de nouveaux aliments, y compris toucher, sentir et même jouer avec différents aliments, est une étape vers leur acceptation de nouveaux aliments à long terme. Aussi, votre enfant pourrait ne pas aimer le brocoli par exemple, et la semaine d’après commencer à s’y intéresser. N’abandonnez pas et réessayez quelques jours plus tard. Sans forcer votre enfant, manger devant lui des aliments avec lesquels vous aimeriez qu’il se familiarise.

Le processus de s’alimenter pour un enfant est plus important que la consommation elle-même.

Ce que nos enfants retiendront, ce qu’ils vont vraiment encoder dans leur corps, ce n’est pas le brocoli qu’ils ont mangé, mais plutôt :

1.L’alimentation était-elle un facteur de stress ?

  2.Ai-je accumulé de la tension ?

3.Est-ce que je me suis senti comme un mauvais enfant ou un bon enfant en fonction de ce qui  s’est passé autour de la table et des attentes de mes parents ?

4. Y avait-il de la culpabilité ? De la honte ? De la peur ?

Trucs et astuces pour encourager les bons comportements alimentaires :

Éloigner le plus possible les sources de distractions : jeux, télévision, ordinateur, téléphone, tablette, devoirs, etc…

Discuter de sujets positifs et légers. Aborder les thèmes conflictuels à un autre moment.

Éviter les négociations et les chicanes reliées aux aliments. L’atmosphère sera plus détendue pour tous.

Solliciter la participation des enfants pour la préparation des aliments, pour le service et pour le nettoyage en leur attribuant des responsabilités adaptées à leur âge.

Rester calme en cas de dégâts ! Ils font partie de la vie et sont habituellement sans conséquence grave.

Être persévérant. Entre 5 et 20 expositions peuvent être nécessaires avant qu’un enfant accepte de mettre un nouvel aliment dans sa bouche.

Faire participer l’enfant à la préparation   des aliments inconnus et lui expliquer leurs caractéristiques, leurs origines et les façons dont ils sont cultivés ou préparés.

Présenter un nouvel aliment avec d’autres, plus connus et appréciés.

S’attendre à des réactions de refus de la part de l’enfant. Les accepter sans le réprimander et réessayer plus tard.

Donner l’exemple ! L’enfant apprend par imitation. Il est beaucoup plus facile et rassurant pour lui de voir qu’une personne de son entourage mange l’aliment en question.

Permettre à l’enfant d’exprimer ce qu’il ressent par rapport au nouvel aliment ou au nouveau mets, qu’il l’aime ou non.

Manger en famille le plus souvent possible !

*Autant que possible, manger le même repas tout le monde en même temps, autour de la même table.

La nourriture reste émotionnelle

Oui, nous voulons que nos enfants aiment manger des aliments variés, vitaux et nourrissants, et nous voulons aussi qu’ils apprécient des aliments sans aucun complexe à ce sujet.

Différencions notre identité parentale des comportements alimentaires de nos enfants. « Je suis un bon parent même si mon enfant ne mange pas de légumes pour le moment ».

Les enfants naissent avec ces signaux innés. Nous voulons que nos enfants apprennent à faire pleinement confiance en ce dont ils ont besoin et ce qu’ils veulent, car personne ne connait leurs signaux corporels mieux qu’eux. (Exception faite pour les enfants aux prises avec certains problèmes médicaux).

Les enfants vont se souvenir de comment ils se sentaient à table, ils ne vont pas se souvenir de ce que vous avez mis sur la table.

La responsabilité du parent

Quoi : Vous décidez du contenu des repas

: Lieux de vos repas en famille

Quand : Les horaires et le temps alloués aux repas

L’enfant, lui, décide s’il mange ou pas et la quantité qu’il mangera.

Finalement, notre rôle en tant que parents est de ne pas interférer avec les signaux naturels

de faim de notre enfant.

En conclusion, choisissons nos batailles.

Nous pourrions dire qu’il est important de lâcher prise sur la quantité que votre enfant mange.

Diminuez la pression chez vous et votre enfant,

Recevez la demande ou la déception de votre enfant,

Recadrez les rôles,

Travaillez sur l’ambiance de repas : laissez place à la confiance, la persévérance et la patience!

Modifiez vos perceptives et vos représentations : manger est un apprentissage sur le long terme !

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