Nouvelle année rime pour certains avec bonnes résolutions, nouveau départ, nouveaux objectifs. Si cette énergie nouvelle est une superbe occasion de booster sa motivation, pour d’autres, l’idée de devoir prendre de « bonnes résolutions » peut être synonyme de lassitude, d’échec, de déception ou même de stress.
Dans la psychologie de la motivation et des émotions, nous parlons de motivation intrinsèque lorsque le motif nous motivant vient vraiment de nous-même et non pas d’une source de pression extérieure (à l’extrême de coercition ou de punition). Le continuum de la motivation va de l’amotivation (0 motivation) à la motivation intrinsèque (super motivé), en passant par la motivation :
- Externe : obligation, pour éviter quelque chose, par exemple une punition ou obtenir une récompense.
- Introjectée : par pression « externe », je me sens obligé. Le fameux « il faut que… ». Motivation muée par la honte ou la culpabilité.
- Identifiée : je fais une action parce qu’elle est utile, elle a de l’importance. Exemple, travailler pour toucher un salaire.
- Intégrée : mes actions sont en « cohérence » avec mes valeurs, ce qui est vraiment important pour moi. Par exemple, recyclé et faire le trie des déchets car cela est important pour la santé de la planète.
Une action peut avoir pour motif différentes sources de motivation. Pour l’illustrer très simplement, faire du sport parce que « tout le monde en fait », c’est une motivation introjectée. Mais si je fais du sport parce que je veux être en santé, ce sera plutôt une motivation identifiée. Finalement, si je fais du sport car cela me fait vraiment du bien mentalement et physiquement, je vais être située dans un axe motivationnel intégrée, voir intrinsèque. Je connais la raison pour laquelle je fais quelque chose et cette raison a réellement un sens dans ma vie. Elle m’apporte des bénéfices tout en concordant avec ce qui est important pour moi. Et qu’y a-t-il au bout de ce circuit de la motivation? Du plaisir! La libération d’hormones (dopamine, sérotonine, endorphine, etc.) et de neurotransmetteurs qui me permettent de vivre une expérience positive. Cet exemple du sport n’en est qu’un parmi tant d’autre. Il peut s’appliquer dans mille situations du quotidien.
Le fait de ressentir du plaisir un tant soit peu dans ce que nous vivons au quotidien n’est pas qu’un caprice, il s’agit même d’un élément de survie. Sinon, l’être humain ne chercherait par à répondre à ses besoins de base, se nourrir, dormir, et il mourrait. Alors trouver des activités ou des moments qui me procurent une sensation de bien-être, c’est vital pour ma santé mentale!
Y’a-t-il de mauvaises résolutions ?
Autre concept qu’il fait bon revoir, celui de prendre une « bonne résolution ». Qui voudrait prendre une mauvaise résolution? Évidemment, personne! Pour soi-même et les autres, nous espérons le bon, le mieux, parfois même le meilleur. Ainsi, la pression du début de la nouvelle année nous pousse peut-être à chercher davantage le meilleur que le mieux, sans prendre en compte la portée réaliste et motivationnel qui se cache derrière. Se fixer des objectifs trop gros, trop extrême, dans lesquels il manque des étapes graduelles, c’est d’une certaine façon se condamner soi-même à échouer et donc à se décourager. Parce que la marche étant forcément trop haute, le découragement ou le sentiment d’échec viennent achever la motivation intrinsèque. Comme si nous dégringolions le continuum de la motivation. Ainsi, une résolution qui est « bonne », qui apporte le bien, c’est plus celle qui semble simple d’apparence, accessible, pas si extravagantes, mais qui fait grandir notre confiance et notre motivation à persévérer.
Et si je prenais soin de moi…
Comme parent ou comme personne, nous sommes notre propre outil de travail. Et pourtant si souvent nous oublions de libérer un petit espace pour reprendre notre souffle, nous ressourcer, nous reposer et reconnecter avec nous-même.
Et si cette année, la seule résolution que je prenais était celle de m’occuper un tout petit mieux de moi qu’avant? En commençant dès aujourd’hui! Il y a mille manières de le faire.
Prenez quelques instants pour noter les idées qui vous viennent en tête spontanément. Qu’est-ce qui vous fait du bien? Parmi celle-ci, laquelle vous semble réaliste à mettre en place dans la semaine? Quels moyens prendrez-vous pour profiter de ce moment ou de ce geste?
Par exemple :
Action pour me faire du bien: Prendre un bain.
Quand : Lorsque les enfants dorment, ce soir.
Moyens mis en place : Prévenir mon partenaire et mettre des écouteurs pour être dans ma bulle quelques minutes.
Bonne année! Nous vous souhaitons bien-être et beaux moments avec ceux
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